Fukuoka-Bonfils sur les blés anciens
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Auteur du sujet - Stipule frémissante
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Fukuoka-Bonfils sur les blés anciens
Bonjour à tous
J'ai testé l'année dernière la technique fukuoka-bonfils pour la culture du blé, et maintenant que les épis sont formés je peux déjà faire un retour d'expérience.
Pour résumer l'idée, il s'agit de semer du trèfle en avril, puis semer le blé en juin dans le trèfle, 1 grain tous les 60 cm en tout sens.
Semé si tôt et si distancé, le blé développe son tissu racinaire, talle plus vite et prend plus de place. Ainsi, lorsque l'hiver arrive, pas de souci pour la plante. Elle a toutes les réserves pour s'en sortir. D'autant plus que le trèfle lui apporte l'azote nécessaire.
Il faut pour cette technique utiliser du blé ancien, c'est à dire sans gène raccourcissant (les blés d'aujourd'hui nous arrivent sous les genoux) avec des caractéristiques génétiques non bidouillées, qui leur permet de ne pas monter en épi avant l'hiver ! Ce sont des blés datant d'avant 1914 pour la plupart, disponibles gratuitement auprès de l'INRA de clermont ferrand sur simple demande.
Bon, alors niveau rendement par grain, ça dépend de la variété j'ai l'impression, mais c'est globalement incomparable par rapport à dans un champ. Pour 1 grain de blé, on a de 8 à 15 épis, par rapport à dans un champ où globalement 1 grain = 1 épi
Niveau espacement des plans, je trouve ça un poil exagéré. Je distancerais plutôt de 40cm. Je m'attendais, avec une telle distance, à un gros buisson d'épis de blé. Ce n'est pas de l'herbe de la pampa non plus
J'ai testé à plusieurs endroits du terrain, et j'ai testé de semer dans le trèfle, mais aussi dans "l'herbe folle", une herbe de prairie. Les plans n'ont aucun mal à se développer malgré la concurrence des herbes. Plus l'herbe autour est haute, plus le blé va monter haut. Pas de souci de verse si l'on ne désherbe pas entre les blés, sinon oui. Le blé prend "appui" sur ses voisins.
Globalement la technique est un franc succès, pour la résistance des plants et les beaux épis qu'ils produisent. En plus, la paille est longue, ce qui est intéressant pour le jardin...
ici sous un noisetier, mais dans un sol profond de 7cm, en dessous, c'est une sorte de béton. (ça je ne le savais pas avant d'avoir voulu greliner les parcelles alentour... .
Sur cette parcelle, j'ai semé dans l'herbe
Il va sans dire que cette technique serait intéressante à expérimenter avec toutes sortent de céréales, surtout d'hiver (avoine, seigle...) mais aussi pourquoi pas d'été: maïs, quinoa...
Voilà, et pour pimenter le tout, j'ai ajouté ma touche, j'ai "planté" deux pommes de terre dans le trèfle entre les blés, pour voir si le trèfle fournit assez d'obscurité pour produire des tubercules.
J'ai testé l'année dernière la technique fukuoka-bonfils pour la culture du blé, et maintenant que les épis sont formés je peux déjà faire un retour d'expérience.
Pour résumer l'idée, il s'agit de semer du trèfle en avril, puis semer le blé en juin dans le trèfle, 1 grain tous les 60 cm en tout sens.
Semé si tôt et si distancé, le blé développe son tissu racinaire, talle plus vite et prend plus de place. Ainsi, lorsque l'hiver arrive, pas de souci pour la plante. Elle a toutes les réserves pour s'en sortir. D'autant plus que le trèfle lui apporte l'azote nécessaire.
Il faut pour cette technique utiliser du blé ancien, c'est à dire sans gène raccourcissant (les blés d'aujourd'hui nous arrivent sous les genoux) avec des caractéristiques génétiques non bidouillées, qui leur permet de ne pas monter en épi avant l'hiver ! Ce sont des blés datant d'avant 1914 pour la plupart, disponibles gratuitement auprès de l'INRA de clermont ferrand sur simple demande.
Bon, alors niveau rendement par grain, ça dépend de la variété j'ai l'impression, mais c'est globalement incomparable par rapport à dans un champ. Pour 1 grain de blé, on a de 8 à 15 épis, par rapport à dans un champ où globalement 1 grain = 1 épi
Niveau espacement des plans, je trouve ça un poil exagéré. Je distancerais plutôt de 40cm. Je m'attendais, avec une telle distance, à un gros buisson d'épis de blé. Ce n'est pas de l'herbe de la pampa non plus
J'ai testé à plusieurs endroits du terrain, et j'ai testé de semer dans le trèfle, mais aussi dans "l'herbe folle", une herbe de prairie. Les plans n'ont aucun mal à se développer malgré la concurrence des herbes. Plus l'herbe autour est haute, plus le blé va monter haut. Pas de souci de verse si l'on ne désherbe pas entre les blés, sinon oui. Le blé prend "appui" sur ses voisins.
Globalement la technique est un franc succès, pour la résistance des plants et les beaux épis qu'ils produisent. En plus, la paille est longue, ce qui est intéressant pour le jardin...
ici sous un noisetier, mais dans un sol profond de 7cm, en dessous, c'est une sorte de béton. (ça je ne le savais pas avant d'avoir voulu greliner les parcelles alentour... .
Sur cette parcelle, j'ai semé dans l'herbe
Il va sans dire que cette technique serait intéressante à expérimenter avec toutes sortent de céréales, surtout d'hiver (avoine, seigle...) mais aussi pourquoi pas d'été: maïs, quinoa...
Voilà, et pour pimenter le tout, j'ai ajouté ma touche, j'ai "planté" deux pommes de terre dans le trèfle entre les blés, pour voir si le trèfle fournit assez d'obscurité pour produire des tubercules.
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- Feuille agitée
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Fukuoka-Bonfils sur les blés anciens
Très bonne initiative. Vas tu cultiver des céréales en quantité ? Je connais des gens qui ont essayé de semer du trèfle partout, pas en tant que cultivateur, en tant que particulier, c'est plus une curiosité qu'un intérêt motivé par le souci d'un rendement réel à moindre conséquence pour le sol. Le problème vient du rendement qu'on impose au sol quand même non ? c'est ce qui provoque les déséquilibres, les maladies, les carences. Fukuoka ce n'est pas qu'une technique même si la technique est ce qui est nécessaire pour produire. Tiens nous au courant alors.
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Fukuoka-Bonfils sur les blés anciens
que Fukuoka c'est une technique adaptée à son climat-sol-région etc ...
Ce n'est pas la panacée universelle mais inspirant ne fut-ce qu'au point de vue philosophie
Ce n'est pas la panacée universelle mais inspirant ne fut-ce qu'au point de vue philosophie
"Tous les champignons sont comestibles ! Certains une fois seulement !" (Coluche)
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Auteur du sujet - Stipule frémissante
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Lisa & Eveliotis
Oui la lecture de Fukuoka est inspirante, du moins j'ai été étonné de l'aspect très technique avec ratios, rendements, etc.
Marc Bonfils est un français qui a expérimenté selon la méthode de Fukuoka sous nos climats.
On appelle donc la "nouvelle technique" Fukuoka-Bonfils.
Je ne vais pas "cultiver" mon blé dans le sens où je serai autosuffisant, mais ça m'intéresse de comparer les variétés et de les goûter.
Depuis octobre, j'ai été diagnostiqué d'une spondylarthrite ankylosante, et j'évite le gluten et les produits laitiers, ce qui améliore grandement mon état !
Donc pas de bol, le blé sort de ma consommation quotidienne. Je mangeais encore du blé bio, du pain au levain avec farines anciennes et tout le tralala mais ça n'a pas suffit.
Alors je retenterai dans quelques saisons avec mon blé cultivé de faire un pain de temps en temps, pour le plaisir
En plus je réfléchis à consacrer une partie du terrain en culture pérenne avec céréales pour la paille.
Je n'ai "que" 1000m2 de surface totale, il va falloir choisir !
Oui la lecture de Fukuoka est inspirante, du moins j'ai été étonné de l'aspect très technique avec ratios, rendements, etc.
Marc Bonfils est un français qui a expérimenté selon la méthode de Fukuoka sous nos climats.
On appelle donc la "nouvelle technique" Fukuoka-Bonfils.
Je ne vais pas "cultiver" mon blé dans le sens où je serai autosuffisant, mais ça m'intéresse de comparer les variétés et de les goûter.
Depuis octobre, j'ai été diagnostiqué d'une spondylarthrite ankylosante, et j'évite le gluten et les produits laitiers, ce qui améliore grandement mon état !
Donc pas de bol, le blé sort de ma consommation quotidienne. Je mangeais encore du blé bio, du pain au levain avec farines anciennes et tout le tralala mais ça n'a pas suffit.
Alors je retenterai dans quelques saisons avec mon blé cultivé de faire un pain de temps en temps, pour le plaisir
En plus je réfléchis à consacrer une partie du terrain en culture pérenne avec céréales pour la paille.
Je n'ai "que" 1000m2 de surface totale, il va falloir choisir !
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- Feuille agitée
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Fukuoka-Bonfils sur les blés anciens
Pour la paille ne te fais pas d'illusions c'est difficile. Le seigle est bien pour la qualité des tiges sèches et l'avoine (variété ..) n'est pas mal non plus. Le temps entre le semis et la paille peut être longuet et 40m2 ce n'est rien du tout.
Tu as essayé le sarrasin comme céréale à manger ? Même en farine l'utilisation est facile. Il y aurait un appareil pour récupérer les graines si je le trouve, la culture est simple.
Tu as essayé le sarrasin comme céréale à manger ? Même en farine l'utilisation est facile. Il y aurait un appareil pour récupérer les graines si je le trouve, la culture est simple.
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Auteur du sujet - Stipule frémissante
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Je sème tous les ans du seigle et de l'avoine également. Mon avoine passe l'hiver, alors je le sélectionne, car je crois que c'est plutôt une culture d'été. Et mon seigle est une variété ancienne locale également
Normalement je devrais tolérer l'avoine.
Le sarrasin aussi j'en sème en ce moment, et c'est vrai que pour le coup le décorticage est fastidieux !
Alors je ne l'utilise qu'en engrais vert.
J'achète encore la farine en magasin
Normalement je devrais tolérer l'avoine.
Le sarrasin aussi j'en sème en ce moment, et c'est vrai que pour le coup le décorticage est fastidieux !
Alors je ne l'utilise qu'en engrais vert.
J'achète encore la farine en magasin
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- Feuille agitée
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Fukuoka-Bonfils sur les blés anciens
Cela doit être fastidieux de vouloir produire sa propre farine, en plus; cela nécessite une surface de culture plus adaptée mais pour une culture biologique, le sarrasin offre certainement une très bonne alternative !
Je mange de temps en temps du pain de sarrasin au levain avec malgré tout un peu de levure , c'est délicieux mais le prix est fort élevé, c'est d'ailleurs le pain le plus cher de ma boulangerie avec le pain à la farine de châtaigne ! Aussi non, je suis adepte des pains sans levure, seulement au levain ! Et les baguettes tradition, une véritable tuerie ...
Je mange de temps en temps du pain de sarrasin au levain avec malgré tout un peu de levure , c'est délicieux mais le prix est fort élevé, c'est d'ailleurs le pain le plus cher de ma boulangerie avec le pain à la farine de châtaigne ! Aussi non, je suis adepte des pains sans levure, seulement au levain ! Et les baguettes tradition, une véritable tuerie ...
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Auteur du sujet - Stipule frémissante
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Voilà c'est juillet et il est temps de semer le blé pour l'année prochaine !
Ce qui est déstabilisant c'est qu'il faut le semer avant de récolter celui que l'on a semé l'année précédente !
Du coup on ne resème sa propre production qu'au bout de 2 ans !
alors hier repiqué 20 plants de blé prégermé "chiddam d'automne rouge" pour mon conservatoire personnel...
Certains de mes blés sont déjà prêts à être récoltés avec la sécheresse, notamment le "bon fermier".
Aussi les oiseaux s'en sont encore donnés à coeur joie et ont parfois mangé tout un bouquet ne laissant rien que la tige
Certains blés se sont couchés avec le vent, parce que je leur ai arraché leur support qui était... leurs plantes voisines, mais non désirables pour moi. Ces blés là ont reproduit des tiges puis des épis de leur base.
En tout cas je délocalise cette année cette culture pour la mettre au fond du jardin, avec les topinambours et les petit fruits, ce qui me prend encore un peu de temps à greliner, car la terre est une prairie bien tassée...
Photos à suivre de la récolte et de la plantation !
Comme je mange sans gluten, je suis quasiment obligé de faire ma propre farine si je veux des résultats se rapprochant de la texture de certaines gourmandises...
Exemple dernier : une gaufre liégeoise, la farine se compose de : riz blanc, millet, sorgho, tapioca, fécule pomme de terre et maïzena sans oublier la gomme de guar...
Mais pour moi, cultiver le blé ancien, c'est aussi à la fois ornemental (je vais semer aussi les coquelicots et bleuets dans le "champ" et expérimental pour savoir si mon organisme sait mieux le tolérer que les blés modifiés d'aujourd'hui
Ce qui est déstabilisant c'est qu'il faut le semer avant de récolter celui que l'on a semé l'année précédente !
Du coup on ne resème sa propre production qu'au bout de 2 ans !
alors hier repiqué 20 plants de blé prégermé "chiddam d'automne rouge" pour mon conservatoire personnel...
Certains de mes blés sont déjà prêts à être récoltés avec la sécheresse, notamment le "bon fermier".
Aussi les oiseaux s'en sont encore donnés à coeur joie et ont parfois mangé tout un bouquet ne laissant rien que la tige
Certains blés se sont couchés avec le vent, parce que je leur ai arraché leur support qui était... leurs plantes voisines, mais non désirables pour moi. Ces blés là ont reproduit des tiges puis des épis de leur base.
En tout cas je délocalise cette année cette culture pour la mettre au fond du jardin, avec les topinambours et les petit fruits, ce qui me prend encore un peu de temps à greliner, car la terre est une prairie bien tassée...
Photos à suivre de la récolte et de la plantation !
epimedium a écrit : Cela doit être fastidieux de vouloir produire sa propre farine
Comme je mange sans gluten, je suis quasiment obligé de faire ma propre farine si je veux des résultats se rapprochant de la texture de certaines gourmandises...
Exemple dernier : une gaufre liégeoise, la farine se compose de : riz blanc, millet, sorgho, tapioca, fécule pomme de terre et maïzena sans oublier la gomme de guar...
Mais pour moi, cultiver le blé ancien, c'est aussi à la fois ornemental (je vais semer aussi les coquelicots et bleuets dans le "champ" et expérimental pour savoir si mon organisme sait mieux le tolérer que les blés modifiés d'aujourd'hui